Ce projet de maîtrise en recherche-création consiste en la conception d’une installation immersive utilisant la lumière comme matériau principal dans le but de sensibiliser les observateurs à de nouvelles possibilités autant visuelles que sensorielles. Cette œuvre se veut une analyse des particularités de la lumière qui semble donner vie à ce qui en est dépourvu et qui établie un rapport au corps afin de nous plonger au cœur d’une véritable expérience génératrice d’affects. Afin de résoudre cette réflexion de manière pratique, la matière lumineuse a été explorée par l’entremise de la fibre optique. Mise en relation avec l’obscurité de la pièce qui absorbe le spectateur dans un espace non défini, elle a la capacité de nous transmettre l’information d’une multitude de manières en fonction de la disposition des éléments dans l’espace. À l’aide d’un microphone comme source réceptrice, d’un amplificateur et d’un microcontrôleur programmé informatiquement, la lumière émanant des fibres optiques possède la propriété de se moduler en fonction des sons ambiants. L’intégration de capteurs piezzo électriques sensibles à l’effleurement ainsi que de moteurs réagissant en fonction des déplacements amènent des actions subtiles et mystérieuses rappelant celles d’organismes vivants. L’aspect formel du projet suggére l’infini et l’interpénétration du microcosme et du macrocosme tout en donnant l’impression de se mouvoir à la fois à travers l’immensité du ciel étoilé ainsi qu’au milieu d’atomes ou de créatures organiques appartenant à d’autres échelles de la complexité. La disposition dans l’espace est aménagée tel un passage ou un cheminement à parcourir autant physiquement que psychologiquement dans le but d’atteindre des sphères de la vie plus profondes tout en offrant la possibilité de s’arrêter un instant pour prendre conscience de notre être au monde. En somme, il est question de proposer une expérience sensorielle distincte ayant pour objectif d’augmenter la réalité d’une dimension supplémentaire de ce qui s’offre habituellement à nous afin de perturber nos comportements formatés, et ainsi nous orienter vers une réappropriation du corps.